La vie toujours recommencée
La tension vers le souffle et c'est une part d'étoiles au coeur du jour haut levées dans la poudre d'or de la lumière où le corps recommence sa traversée, à peine maintenant, vers l'autre rive.
Il y aurait des colliers d'ailes et des bracelets de feuilles vives dans le bruissement des matins bleus.
Il y aurait des parfums d'aube et de soleils levant dans les champs de lavande et d'oliviers.
Il y aurait des rêves de palmes au crépuscule dans la nuit marine et de moissons à venir sur les chemins brûlants d'ombres blanches.
Long élan des oiseaux, éclats des papillons, la vie serait là, à portée de main et le regard s'envole loin des peines passées, dans cet univers neuf où vibre la beauté du monde.
***
Dans le vent de Novembre j’entends venir tes pas
comme jadis dans le vent de Novembre j’entends les bruits d’autrefois portes
fenêtres claquant comme les voiles d’un navire j’entends la poulie du puits et
les appels lancés à travers le jardin dans la blancheur du soleil les prénoms
aimés comme l’été à la plage ou dans le jardin d’enfance ses pins immenses qui se tordaient dans le vent de
Novembre leur ombre se penchant sur nos vies étoilées dételées la tête dans les
livres et dans le vent les courses folles de rois et de reines inventées ou de
bandits de grand chemin à travers les taillis touffus et les ronces qui
déchiraient les robes et les genoux dans le vent qui soulève ici les bambous
aiguisés par l’or du couchant j’entends la houle de l’ombre monter sur les
façades blanches et laisser retomber au sol quelques lances ensoleillées « dans le vent
sauvage de Novembre *»
quelqu’un s’en est allé qui ne reviendra jamais dans le vent de Novembre
il y a l’embrasement rose et bleu du ciel au levant, il y a les longues nuits
d’hiver et le silence des oiseaux saisis par le froid, il y a les voix qui se
sont tues et reviennent sous la véranda il y a bientôt dans le vent de Novembre
mais on ne sait quand l’accalmie la fin de la violence la fin du vent
décroissant lentement dans le ciel
qui vacille encore sous l’éclat paisible de la lune.
12 Novembre 2017.
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